Trip à moto dans les Boloven
S’offrir 3 jours de road trip à moto, c’est réaliser un rêve d’aventure. Cela sera dans le Sud Laos, sur le plateau des Boloven plus exactement.
Je révise rapidement mon côté aventurière au vu de ma petite forme physique (anticorps et antibiotiques luttant contre les effets collatéraux de la chaleur) et des déboires de motards au Laos dont j’ai entendu parler.
On oublie la grosse cylindrée en solitaire, que je ne saurais pas conduire de toutes manières. Cela sera donc une moto locale, une sorte de croisement entre un gros scooter et une pétrolette tout terrain. Avec un ami de Philippe qui jouera le rôle de driver-connaisseur-de-la-région : Maï, le Franco-Laotien, sera devant, et moi à l’arrière le nez au vent.
Jürg, un Suisse rencontré au Myanmar et recroisé au Laos, est de la partie. Enfin seulement au début, puisqu’une vilaine piqûre (d’araignée?) qui s’infecte salement l’oblige à pendre une autre route, celle d’un dispensaire pour se faire soigner de trois piqûres administrées par des Chinois baragouinant le lao. Il ne sait donc pas ce que c’était, mais il sait qu’il va mieux. La relève suisse de Steve Mac Queen ayant mis prématurément fin à sa carrière laotienne, Jackie Chan (c’est lui qui le dit !) et moi dans un pur style lao-à-moto (cf. vidéo de notre virée) partons vérifier si les pistes hors des sentiers battus sont vraiment à éviter ou pas.
Mais au fait, c’est quoi le plateau des Boloven ?
Imaginez un immense cratère de 70-80 kilomètres de diamètre d’un ancien volcan dont on voit encore les bords au loin.
Imaginez un endroit frais. Bien sûr, c’est relatif, on reste quand même bien au-dessus des 30°C.
Imaginez surtout des paysages verts. La terre fertile permet aux plantations de café, de bois de santal, de teck, et quelques rizières de s’en donner à cœur joie.
Enfin, ajoutez-y de l’eau vive sur les bords du cratère. Un véritable concours de cascades ! Des petites, des hautes, des larges, des à étages, il y en a pour tout le monde. Et moi évidemment, je me régale !
Traverser les Boloven à moto, c’est éviter cochons indolents, vaches maigres et chiens endormis sur la route. C’est traverser un village spécialisé dans la fabrication de machettes à partie des restes des obus de la guerre du Vietnam. C’est saluer des ribambelles d’écoliers qui marchent des kilomètres sur le bord de la route à la sortie des classes. C’est ralentir pour ne pas faire trop de bruit devant une cérémonie funéraire, où la famille endeuillée (en blanc), les moines (en orange), et les villageois (les autres couleurs) montent un bûcher autour du cercueil. C’est aller au marché et regarder des fruits bizarres côtoyer des pyramides d’ananas, eh oui c’est la saison. C’est déguster de l’arabica et du robusta locaux. C’est s’embourber sur des pistes appelées à devenir routes quand on voit les bulldozers vietnamiens dans les parages. C’est découvrir de nouvelles cascades (pas à moto, des vraies, avec de l’eau) non mentionnées sur aucune carte.
Découvrir les Boloven, c’est se sentir immensément libre sur cette moto lao.
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