Où ça boucle…

Celui qui part en voyage a souvent une idée en tête sur ce qu’il y cherche, sur la manière dont il veut le vivre. Avancer, rester, visiter, marcher, rencontrer, se retrouver… A chacun son voyage.

Pour ma part, j’ai eu envie de chercher des moments de vie différents tout en découvrant quelques des merveilles du monde. Une autre manière d’appréhender le quotidien. Celui vécu par d’autres. Celui qui est le mien aujourd’hui en voyage, et demain quand la sédentarisation sera de nouveau au rendez-vous.
Je suis partie en ayant une grande envie de rencontres pour justement toucher du doigt d’autres manières d’appréhender la vie. Cela fait déjà plus de quatre mois et je suis comblée ! Et quelque chose me dit que ce n’est pas fini…

Je me suis amusée à un petit calcul. Plus de 40 personnes m’ont accueillie et ont partagé un petit bout de chemin avec moi. Et je ne parle pas des rencontres de quelques instants ou de quelques heures, non des vrais moments de vie ensemble !

Autre petit calcul, depuis 4 mois, j’ai dormi à parts égales dans des pensions/hôtels, dans un bateau, et… chez des amis (ou plutôt des gens qui le sont devenus!). Un ami d’ami qui me prête son appartement, un autre qui m’héberge une nuit pour dépanner et chez qui je reviens régulièrement comme dans mon home sweet home, une rigolote qui m’invite chez elle pour une soirée et chez qui je reste une semaine, des copains qui me montrent leur nouveau chez eux, une religieuse qui m’invite dans son couvent, une nana rencontrée dans un restaurant avec qui je pars en goguette, une colocation surréaliste…
Cela me semble fou, et en même temps cela se fait tellement naturellement.
Cela me rappelle Evans, le pêcheur et joueur de Ukulélé de Maupiti, qui tout rigolard m’avait dit « Dis donc, on dirait que tu fais l’émission « J’irai dormir chez vous ! » ». J’ai encore en tête son accent polynésien et son gros rire qui ont accompagné ses mots, il était très fier de sa comparaison et j’ai vu le moment où il a failli me demander un autographe.  Et non, il n’y a aucun challenge. Juste un vrai bonheur !

Je suis également partie non pas en voulant « faire le tour du monde », mais avancer tout droit, en partant vers l’Ouest, pour à la fin, tout au bout du monde, « arriver chez moi ». Enfin quand je dis ‘tout droit’, question de longitude. Parce que la notion géométrique de droite en prend un sacré coup vu les écarts Nord/Sud que j’ai faits. On dira que c’est tout droit à vol d’oiseau, mais à vol d’oiseau « bourré ».
Bon, je m’égare là.  Je disais donc que l’objectif n’est pas de visiter un maximum de pays en 8 mois, mais bien d’avancer droit devant, vers l’Ouest en l’occurrence, et découvrir sur le chemin des paysages et des visages.

Petite entorse, mais de taille, à ce principe : pour des questions de saisons des pluies, mon itinéraire asiatique commence par le Myanmar pour faire une boucle vers Hong Kong via le Laos, le Cambodge si je ne craque pas avec la chaleur (il faut voir ma tête avec les 40 degrés birmans actuels !), et peut-être une autre merveille du monde sur le chemin.

Cette boucle vers l’Est était prévue, mais voilà, maintenant que j’y suis, il y a comme un truc qui ne tourne pas rond justement. Je ne suis plus en train d’avancer, mais de visiter des pays que j’aurais repérés sur Google Maps, tel un Chaplin-Dictateur. En bouclant, cela change de sens, au sens propre comme au figuré…
Bien d’autres questions déboulent. Alors, je décélère le rythme pour me permettre de profiter du temps, de partir vers l’Ouest… sans être à l’Ouest.

 

Arrivée en zone de palu...

 

 

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