Le fameux W. Double V, pour une double Victoire.
Disons le tout de suite, le W ce n’est pas le nouvel épisode de Largo Winch en Patagonie, au risque d’en décevoir quelques-uns (ou plutôt quelques-unes).
Le W c’est un trekking dans le Torres del Paine, coté Chilien donc. Des paysages grandioses, forts, beaux tout simplement.
Le W c’est aussi 5 jours de randonnée entre mère et fille qui font un bout de chemin ensemble. Parfois les sentiers se séparent, mais pour mieux se retrouver ensuite, pour une double Victoire donc.
Récit.
Première étape, avec 800 mètres de dénivelé pour se mettre en jambes. Evidemment tout est concentré dans le pierrier final. On précise qu’un pierrier est plus rigolo sous la pluie. Et avec un vent glacé en guise de dessert pour l’arrivée.
Le ton est donné. Ce trek sera donc sportif.
Ma mère arrive jusqu’en haut, encouragée et motivée par tous ceux qui descendent, en sens inverse donc. Il se pourrait que, marchant devant, j’aie fait passer le mot que ma maman de 67 ans (bon, j’avoue j’ai parfois arrondi) était en train de réaliser un petit exploit personnel et qu’un mot de motivation serait le bienvenu… Effet garanti.
Well done Mum!
Il y a des instants qui s’immortalisent. Celui-là en est un. Photo obligatoire.
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Elle a été la star à notre tablée dans le refuge. Ce n’est pas tous les jours qu’on se retrouve avec sa mère dans une ambiance montagnarde à 25 ans de moyenne d’âge.
Il aurait fallu voir ma tête perplexe quand une Américaine m’a dit « I like your Mum, she is so cuuuuuute ».
Bon, l’exploit, d’accord, une fois, pas deux.
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2ème étape faite d’une douce et jolie marche entre lacs et rivières, condors et fleurs…
À force de croire que c’est une petite étape, on prend notre temps. Un peu trop apparemment. Arrivée au refuge last minute.
La 3ème étape est double : deux équipes (de une personne donc), deux défis personnels. Pour moi cela sera une journée de 10 heures avec en cadeau un bon dénivelé version caillasses, pendant que ma mère prend la version un peu plus courte, mais pas tant que cela.
Les paysages sont grandioses, forts, impressionnants… J’en prends plein les yeux. Et les gambettes.
C’est un bonheur de marcher seule. Suivre le rythme de ses propres pas. Écouter le bruit des avalanches du glacier que je longe. S’arrêter au bord d’un torrent déchaîné ou d’un petit ruisseau au chant printanier. Repartir de plus belle. Courir à s’en envoler dans les chemins faciles. Se surprendre aussi parfois.
Et prendre le temps d’une pause avec Kyle et Suja, croisés plusieurs fois déjà sur le chemin. Leur truc à eux : poser devant les paysages, mais pas n’importe comment. Ils sont acrobates à leurs heures perdues, ils cherchaient un, ou plutôt une, photographe, ils l’ont trouvée, nous faisons équipe.
Et c’est en haut d’un sommet qu’ils sortent leur guitare, et qu’ils chantent leur bonheur de la vie avec la chanson que Suja vient de composer « Thank you to Universe ». Ca ne s’invente pas…
La 4ème étape est courte, journée de transition pour rejoindre le glacier Grey. Le vent s’engouffre dans la vallée que nous remontons. A en perdre plusieurs fois l’équilibre, vraiment.
Nous prenons notre temps, l’étape est belle. L’arrivée face au glacier a des allures de bout du monde…
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Pour notre dernier soir en refuge, une belle surprise nous attend quand nous voyons le feu dans le poêle et les fauteuils accueillants, l’ambiance chaleureuse nous réchauffe le corps et le cœur.
Un verre de Pisco Sour et un livre de Bruce Chatwin : l’instant bonheur.
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La 5ème étape démarre pour moi sur le glacier Grey avec un guide et un groupe de 4 amis chiliens en vacances ici. Arrivée en bateau avant une marche d’approche plus que sportive pour nous réchauffer tant il fait froid… Nous luttons contre le vent glacé qui souffle fort et s’infiltre dans le moindre espace libre. Il est accompagné de gouttes de pluie à température ambiante, c’est cadeau.
Une impression de bout du monde. Nous devenons des explorateurs en Antarctique. Avancer malgré le vent, descendre dans des tunnels bleus turquoise, éviter les crevasses visibles seulement à la dernière minute. Je m’évade, loin, tout en étant pleinement ici.
Quand nous descendons dans les tunnels, interstices et autres crevasses, le vent ne nous atteint plus. Le bleu prend toute sa place. J’en ai froid aux dents tellement je souris…
La force du glacier me touche, me remplit.
Est ce que mon être est capable d’absorber autant ? Autant d’énergie, d’émotions ?
Je ne sais jusqu’où ce voyage va m’emmener…
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