Joséphine et Gerald, « faire le tour du monde en 28 jours ! »
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Joséphine et Gérald tiennent une pension à Maupiti. Y dormir, ce n’est pas aller dans un hôtel simple, non, c’est être accueilli chez eux.
D’accord, chacun a son bungalow au bord de plage, mais ils ouvrent en grand les portes de leur maison, et pas que pour les repas –délicieux- que nous prenons ensemble autour d’une belle tablée. Il pleut ? Joséphine décide d’apprendre à ceux qui veulent à faire des couronnes de fleurs, casser des cocos, fabriquer du Monoï. Tandis que je profite du bateau de Gérald pour aller sur l’autre motu (la seconde wikipédia : le motu est un ilot, un banc de sable. Souvent à proximité de l’île principale d’un atoll).
A chaque instant, ce sont des beaux moments de discussion. Sur leur vie, sur leur histoire, sur les parcours des gens de passage.
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Joséphine rit tout le temps et ouvre ses yeux ronds comme des billes. Gérald est plus calme, sauf quand il se lâche sur les petites mesquineries de la vie qui le mettent hors de lui.
Ils ont en commun une grande générosité , le souci d’accueillir l’autre, de faire attention à la communauté.
Tous les deux sont polynésiens.
Joséphine est née à Maupiti, dans une famille de 8 enfants. Elle a été élevée par sa grand- mère, qui en avait eu 12, elle connaissait son affaire. C’est visiblement chose courante que d’être élevé par un parent, une grand-mère, une tante, pendant que les parents travaillent.
Si la famille de Joséphine a toujours été dans les îles, du moins jusqu’à ce qu’on puisse s’en souvenir, l’histoire polynésienne du côté de Gérald commence en 34 avec l’arrivée de ses grands-parents à Tahiti. Avec un enfant né en mer pendant le trajet (l’oncle de Gérald si vous suivez bien). Ils viennent voir si ça vaut le coup de tenter l’aventure. Ils se plaisent tellement qu’ils retournent en France pour tout vendre (et au passage un autre enfant nait en mer) pour s’installer définitivement à Tahiti juste avant la guerre. Gérald, lui, est né sur la terre ferme, à Tahiti. Le grand-père n’a pas fait partie des combattants polynésiens de la 2nde guerre mondiale, car avec 5 enfants il était prié d’assurer sa charge de soutien de famille. Comme il est pâtissier, on peut supposer que les petits se sont régalés ! Ils ne sont jamais revenus en France, sauf une fois la grand-mère pour voir sa sœur jumelle.
Gérald grandi donc ici, dans les îles. Incroyablement fort en sport, il s’investit pour être professeur d’éducation physique. Mais changement de programme, il prend goût à la mer entre temps. Il passe les examens qui lui permettent d’être capitaine et fait carrière dans le transport maritime avant de monter sa propre liaison autour de Maupiti.
A ses heures perdues, il fait de la compétition de voile. Champion du pacifique en Hobbie Cat, il va même jusqu’à décrocher la 3ème place en coupe du monde à Hawaï en 77. « Je ne m’entrainais pas assez, ce n’était pas possible en travaillant en même temps ». N’importe, cela reste un souvenir tellement fort.
Après un premier mariage qui l’a amené à vivre à Bora Bora, Gérald rencontre Joséphine avec qui il vit à Maupiti. Dans leur le contrat de mariage, comme le répète Joséphine, il ont signé une clause stipulant qu’au bout de 10 ans ils arrêtent de tenir la pension. Ce jour là arrivera en juillet 2014, quel dommage pour nous. On leur souhaite d’avance un très bon anniversaire de mariage !
Ah oui, et le plus loin où ils sont allés ?
Je vous le donne en mille, ils ont fait le tour du monde ! En 28 jours !
Ils devaient aller en France, à Bordeaux, pour voir la fille de Gérald. Pour ne pas faire un simple aller-retour, ils ont décidé de faire quelques escales dans le mois de vacances qu’ils pouvaient s’offrir. Le programme est édifiant, attention c’est parti :
– Ile de Pâques, 3 jours
– Santiago du Chili, 3 jours
– Miami, 2 jours
– New York, 3 jours
– France (Bordeaux via Paris), 7 jours
– Singapour, 3 jours
– Sydney, 7 jours
Phileas Fogg n’a qu’à bien se tenir.
Et finalement je me dis que mon tour du monde en 8 mois, ce n’est pas si court !
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