Dans le silence du Taj Mahal
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Quelques jours tranquilles à Delhi offrent une escapade à Agra à quelques heures de route. Agra en Inde du Nord est plus connue pour son Taj Mahal que ses faubourgs, et pour cause.
Aujourd’hui les 51°C ( !) ont chassé les touristes, les vendeurs ambulants sont moins entreprenants.
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La découverte du fort d’Agra est une belle surprise. Il est impressionnant par sa taille et par son histoire. Un guide local en mal de clients m’embarque dans une visite haute en couleurs, pleine de détails truculents et de reconstitutions comme-si-vous-y-étiez. Imaginaires ou pas, qu’importe. Tout y est, le bruit des soldats dans la grande allée, les femmes jetant du parfum et des pétales de roses du haut des fenêtres, les musiciens sur leur estrade, les attaques ennemies malgré les crocodiles et bêtes sauvages des douves, les procès de la vie quotidienne et les grandes décisions étatiques, les histoires de famille sur plusieurs générations, le roi arrêté par son fils et emprisonné pendant 8 ans…
Nous déambulons dans ce fort qui en contient plusieurs, dans des salles ouvertes au public et quasi désertes, dans des cours où quelques familles indiennes viennent admirer le coucher de soleil, et même dans des sous-sols dont un gardien nous ouvre la porte discrètement, non officiellement bien sûr. C’est dans le silence de pièces oubliées que nos bougies donnent à voir les étoiles d’un hammam. Voyage dans le temps…
Au delà de la rivière qui borde le fort, le Taj Mahal se découpe immanquablement.
Au lever du soleil, avant que les visiteurs n’arrivent en masse, il est désert. Tout est calme. Il ferait presque doux comparé à la chaleur de la journée. Et le Taj Mahal apparaît, dans l’immense encadrement d’une porte. J’ai beau l’avoir vu plus d’une fois en photo et ne rien attendre de particulier, il est là. Majestueux, délicat, accueillant.
Je ne pensais pas être émue, c’est raté. Je le suis. Complètement.
Est-ce l’architecture et la douceur de ce dôme encadré de minarets élancés ? Est-ce l’histoire de ce roi fou d’amour pour sa femme décédée ? Est-ce le calme du matin où tout semble un peu embrumé, y compris mon cerveau ? Je ne sais. Je reste là, longtemps. Jusqu’à ce que la chaleur et les touristes me rappellent où je suis. Je quitte Agra, des images de beauté plein la tête et un soleil en plein cœur.
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