Attendre.
Attendre. Sans oser bouger.
Attendre. Attendre le prochain fichier météo marine. Attendre des nouvelles fraiches à défaut de vent frais.
Il est curieux comme la notion de météo prend tout à coup une place différente. Il ne s’agit plus de savoir si je dois prendre un parapluie aujourdh’ui ou si je vais pouvoir passer ce week-end à la campagne. Non, il s’agit de savoir si nous allons pouvoir partir, si nous allons restés coincés au milieu de l’océan, si nous aurons assez de vivres et d’eau, si je ne fais pas le voyage prévu en Amérique Latine…
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Attendre. Sur le bateau. Dans la baie. Dans Mindelo.
Ne pas oser aller se balader trop loin. Au cas où.
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Mindelo qui me paraissait inconnue il y a quelques jours encore me devient petit à petit familière. Je maîtrise maintenant très bien ses rues pavées pleines de charme, ses maisons colorées qui donnent le sourire, ses marchés aux légumes, son marché aux poisons, ses pasteïs véritables douceurs arrivées de Lisbonne…
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Attendre. Se demander comment l’on va continuer. La question est posée, simplement, en toute transparence, pour chacun des équipiers. S’en remettre à Eole et arriver à Recife à la fin de l’année (voire au début de l’année prochaine) ou débarquer pour partir vivre Noël au Brésil et le Nouvel An mythique à Rio ?
La question est donc posée. La réponse est pour l’instant dans les fichiers météo. Qui indiqueraient un départ mercredi, mais rien n’est sûr.
Attendre. Prendre son temps. Faut avouer que c’est facile ici, car tout prend du temps.
D’abord car nous sommes sur un bateau.
Tu veux une nouvelle boîte de sucre ? 2 minutes. Le temps de démonter les assises du carré.
Tu veux refaire ton lit ? 6 minutes. Le temps de se cogner la tête en jouant à Tétris.
Tu veux nettoyer le bateau ? Une demi journée. Le temps de retrouver la petite vis qui permet de brancher le tuyau, et, accessoirement, de nettoyer le bateau justement.
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Ensuite car nous sommes au mouillage.
Pour aller « à la ville », il faut y aller en annexe. Ayant eu une jeunesse citadine, je n’ai pas connu la joie d’avoir son propre cyclo pour être libre de sortir le samedi soir. C’est un peu pareil ici. Je n’ai toujours pas cyclo, mais j’ai passé mon permis annexe (Joël en instructeur examinateur), je tiens à prévenir mes voisins de bateau !
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Enfin, et surtout, car nous sommes au Cap Vert.
Comme dirait Gérard, le capverdien n’est pas fainéant, mais il n’est pas pressé. Cela donne des scènes surprenantes de la vie quotidienne, dans les magasins (tu poses une question… que tu regrettes amèrement au bout d’un quart d’heure quand tu attends tu ne sais même plus quoi), au restaurant (il vaut mieux se décider de passer à table avant d’avoir faim, sous peine de déconvenues non négligeables)…
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Comme nous attendons aussi, cela me va bien de prendre trois plombes pour aller acheter des tomates, essayer vainement de trouver une pièce pour le bateau. L’attente est pesante, mais prendre son temps est un délice. J’aime bien en fait. M’asseoir sur la place de l’église sans objectif précis. Me décider pour un pasteïs que je déguste après avoir pris le temps d’aller le chercher, puis trouver le banc idéal pour l’apprécier à sa juste valeur. Prendre des photos stupides. Ecrire. Regarder. Attendre.
Et si c’était un bon rythme ?
NB : à l’avenir, me rappeler de prendre 30 minutes capverdiennes par jour.
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