L’accueil polynésien

Comprendre et apprécier la Polynésie, c’est donner une claque à quelques a priori et idées reçues. En tous cas pour moi.

D’abord, c’est grand, très grand. Cinq archipels qui font la taille de l’Europe :

CQFD.
Au final, je me serai baladée pendant 3 semaines entre la Normandie et l’Allemagne, avec un micro-stop à Paris.
Autant dire que toutes les îles ne se ressemblent pas. Entre les atolls plats des Tuamotu et ses lagons bleus, la nature sauvage des Marquises, les paysages cartes postales des îles sous le vent, il est difficile de parler de « la » Polynésie.

Un point commun me frappe : la gentillesse des habitants.
On parle de l’accueil polynésien, mais le mot me paraît trop faible. Je parlerai de générosité. De bonté.
Alors oui, je croyais que le collier de fleurs était juste là pour faire plaisir aux touristes fraichement débarqués. Tout comme le Ukulélé. Il n’en est rien.
Il ne viendrait à l’idée de personne d’aller chercher un ami, un parent, ou un client, sans collier pour lui souhaiter la bienvenue. Il faut voir les scènes d’attente des familles et amis chargés de fleurs. Beaucoup de joie mêlée aux senteurs des fleurs de tiaré. Et moi j’adore être accueillie ainsi, que cela soit à l’île de Pâques par le pick up de la pension, ou à Papeete par Toanui un ami tahitien que je ne connaissais pas avant d’arriver.

Mais l’accueil ne s’arrête pas à un collier de fleurs. Il commence là.
J’ai rencontré des gens incroyables qui m’ont invitée chez eux, qui sont venus me chercher pour me montrer leur île, leur coin de pêche, leur plage préférée, leur bar, leur roulotte à poissons crus…Des portes ouvertes, des histoires partagées, des yeux qui brillent.
Le temps d’un instant ou d’une soirée, je suis parfois devenue le voyageur qui, il y a cent ans, était invité à la table d’une maison et racontait son périple, apportait les nouvelles de l’extérieur.
A chaque fois, ce sont des sourires, des questions, du temps passé ensemble.

A Tahiti, c’est Toanui qui me réserve un accueil incroyable, Noël qui se met en quatre pour que ma virée dans les îles se passe au mieux, Nicolas qui veille au grain pour mon arrivée à Tahiti.
A Raiatea, ce sont Martine et Christian qui m’ont raconté Tane, leur bateau sur lequel ils m’invitent.
A Maupiti, ce sont Claude et Françoise, Evans et sa famille, qui me montrent leur île et avec qui je partage deux jours magnifiques. Ce sont Joséphine et Gérald qui me font découvrir le quotidien polynésien.
A Bora Bora, c’est Poeata qui me permet de bénéficier de l’insouciance luxueuse de l’île, mais rien n’aurait eu lieu sans Mathieu et Bénédicte mes amis de voyage. C’est JP qui me donne le sourire sous la pluie.
A Rangiroa, ce sont Norbert, Thildy et Tini qui me font goûter leur rêve, rêve devenu ma réalité le temps d’un séjour chez eux.
A Fakarava, c’est Erika venue me chercher pour me montrer les facettes méconnues de son île. Ce sont Moana et Haiana avec qui j’ai partagé de beaux dîners. Ce sont Moana et Christian, avec qui j’ai ri au bord et sous l’eau (si, si).
A Moorea, c’est Caroline qui m’emmène profiter du luxe cliché que je croyais réservé aux lunes de miel.

Et pourtant je ne les connaissais pas avant d’arriver ici. Things happen.

Et quand y en a plus, y en a encore !…

La liste n’est pas exhaustive, loin de là. Car ce fut également des petites attentions de tous les instants.
A tous, je vous dis un immense MERCI, et je regrette que ce mot ne contienne que cinq lettres. Il en mériterait plus pour vous dire combien j’ai été touchée, portée, et entourée. Pour vous assurer que je ne porte plus le même regard sur la Polynésie et bien plus largement sur tous les gens que je rencontre, avec qui j’ai un plaisir fou à partager un mot, un repas, une heure, une journée…
MERCI !

Et à tous ceux qui ne connaissent pas la Polynésie : oubliez les Antilles, oubliez les préjugés, oubliez le temps de trajet, oubliez le je viens-je profite-je repars… Simplement : venez. Venez simplement.