INSEAD team, « étudier en MBA entre la France et Singapour »
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Encore une rencontre improbable juste avant de quitter Bagan : celle avec neuf étudiants de l’INSEAD, le MBA bellifontain dont une partie du cursus s’effectue à Singapour.
Neuf futurs managers de ce monde (rien que ça !), neuf parcours qui mériteraient chacun une chronique à lui seul, neuf nationalités différentes (pour ne pas dire un peu plus car la plupart d’entre eux a plus d’un passeport !) : João du Portugal, Max des USA, Eszter de Hongrie, Zagita d’Indonésie, Teymur d’Azerbaïdjan, Michael du Canada & Taïwan, Saud du Koweït, Rudy du Liban et Herman d’Inde. Une belle équipe représentative des 75 nationalités que compte leur promotion de 500 élèves.
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Nous faisons route ensemble vers le Lac Inle, cela sera 36 heures sur un autre rythme de voyage : dense car ils font une excursion-incursion birmane de 4 jours top chrono, et en même temps ralenti car ils prennent leur temps. Sans parler de l’inertie de groupe obligatoire, au risque de faire monter dans les tours celui qui veut bien prendre en charge l’organisation.
Ces neuf joyeux lurons sont fascinants. Des synapses qui pulsent et une envie d’aller de l’avant, des paillettes dans les yeux et un regard lucide, le tout avec joie de vivre et énergie brownienne (et efficace, si, si, les deux en même temps, ils y arrivent).
Au cours d’un dîner haut en couleurs, tant les plats et les mots sautent de l’un à l’autre dans une cacophonie presque organisée, je parle du plaisir d’écrire, de raconter l’histoire de ceux que je croise sur mon chemin… Et si on tentait le jeu avec une question et neuf réponses ? Et là, tout fuse en même temps, les blagues potaches, les réflexions personnelles, les provocations des voisins, mais aussi les silences de ceux que la question fait réfléchir…
Le plus loin où Rudy est allé ? 26 ans ! Facile, c’est son âge.
Eszter raconte une expérience en Chine où elle a dû passer cinq check points militaires pour atteindre la cérémonie finale des JO de Pékin. A chaque fois ce fut moults explications-négociations avec les soldats chinois à coup de plusieurs traducteurs improvisés.
João se demande pourquoi il faut absolument sortir de sa zone de confort… puisque justement on est y confortable. Zagita lui rétorque que c’est à ce moment-là que des choses arrivent, « Magic happens ».
Puis il nous raconte le jour où il a rencontré le président Obama, en compagnie de son père ambassadeur européen. Une expérience marquante : « tu patientes dans le salon Roosevelt sous le regard de tous les portraits des présidents, tout à coup, on t’appelle, et là, tu le vois tout au bout. Barrack Obama. Tu entres dans le bureau ovale, tu as vu des centaines de fois cette pièce à la télé, mais là tu y es. » La photo est de rigueur. Et c’est à ce moment que Joao se dit qu’il n’a pas été fouillé, ou du moins sans qu’il ne le sache. On se dit qu’il aurait pu être l’assassin du président des Etats-Unis. Bon, finalement pas, il sera top manager dans la finance, c’est mieux.
Sans transition, Herman partage qu’il était « super religious » (sic), un chemin de foi qu’il quitte pour retourner à « une réalité plus proche de lui-même », je le cite encore.
Pour Saud, c’est une autre histoire que la question provoque : petit, il n’était pas très bon à l’école, il pensait qu’il serait contraint de dépendre de sa famille. Mais voilà, un déclic, un envol, quand il devient le plus jeune manager du Koweït avec le poste que l’entreprise familiale lui propose dans l’agroalimentaire. A partir de là, il va aller de l’avant. Vite et fort. Il monte sa propre société dans le même secteur, cela démarre plutôt joliment, et il postule pour l’INSEAD qu’il décroche. Alors, oui, aujourd’hui, il se dit qu’il est allé plus loin que toutes les attentes qu’il pouvait avoir il y a à peine quelques années.
Max, qui aurait plus d’une histoire à raconter, cela se voit dans son sourire en coin, renchérit et nous dit que finalement c’est sûrement à Singapour qu’il est allé le plus loin. Ce MBA est un aboutissement et un début. João conclut en ajoutant que c’est le cas pour tous. Ce n’est pas qu’une réponse commune à la question, c’est un véritable « plus loin » actuel. Qui en appelle d’autres.
Et c’est là que prend tout son sens l’expression « ils vont aller loin ceux-là »…
23 mars 2014, un soir à Bagan, ou peut-être à Nuang Shwe
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