Marga, « habiter dans une cabane de pêcheur en Taïlande »
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Quand je croise Marga à la sortie d’un avion, je sais pas encore que nous allons partir toutes les deux dès le lendemain pour deux jours de trek dans les villages birmans entre Kalaw et Inle. Une très chouette compagne au moment où j’avais besoin de soutien, entre la chaleur, les restes d’une fièvre lancinante, et l’effort physique de la marche dans des paysages souvent secs.
Elle est marrante cette grande Allemande de 47 ans. On ne peut pas dire qu’elle ait froid aux yeux. Elle joue clairement dans la catégorie des voyageurs au long cours. Il faut dire qu’elle a trois grands périples de plus d’un an à son actif, entre l’Europe et l’Asie. Tant à découvrir et à vivre avant d’aller voir de l’autre coté des océans…
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Quand elle ne voyage pas, Marga travaille auprès d’handicapés à Hamburg. Elle me dit plusieurs fois que c’est très récent qu’elle ait un vrai chez-elle, avec des meubles qu’elle a elle-même achetés. Mais à l’entendre, je ne suis pas sure que cela lui plaise tellement. Ses yeux pétillent bien plus quand elle me parle de ses moments de vie sur la route.
Rêvons un peu avec elle, et avec son ex-mari puisqu’ils étaient deux :
– en 1988, elle passe un an entre la Thaïlande, la Malaisie et le Népal,
– en 1993, elle se pose trois mois au Portugal, puis dans la foulée six mois en Inde, le lien ne m’est pas évident, mais bon, c’est son histoire, non ?
– en 2003, c’est plus d’un an entre l’Europe du Sud et de nouveau l’Asie, avec le Sri Lanka, la Thaïlande et le Laos.
« Mais alors, pour toi, où est-ce le plus loin où tu es allée ? »
« Mais quand j’ai habité six mois dans une cabane de pêcheur à Koh Pan Gan en Thaïlande ! »
« …?… »
Et là elle me raconte cette demi-année où son ex-mari et elle se sont arrêtés là, ont vécu comme les autres villageois, à dormir sur des nattes, faire la cuisine dans le foyer posé à même le sol… C’était en 88 et pourtant à l’entendre, c’était hier.
Elle voulait vivre une vie différente de celle toute tracée en Allemagne. « J’avais juste un petit sac à dos, je n’ai pas besoin de beaucoup, c’est possible d’apprécier la vie avec presque rien, vraiment. » Elle se demande si elle ne va pas rester dans cette cabane pour un temps indéfini voire infini.
Mais la question du travail se pose, celle des « sources d’inspiration », du sens donné à ce quotidien-là. Et au bout de 6 mois, elle se dit qu’elle est allée au bout de cette expérience, et tourne la page. Pour en ouvrir une autre.
Et quelque chose me dit qu’elle n’a pas fini de tourner des pages dans son carnet de voyage.
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